Permettez-moi de commencer ce récit de mon vécu du confinement par cette expression : « Ah Corona !!! Quand tu nous tiens ». Parti d’Abidjan dans la nuit du samedi 11 janvier 2020, je dépose mes valises à 09h du matin à Paris, émerveillé comme un enfant à qui l’on vient de remettre son cadeau à Noël. L’objectif du voyage était de passer trois mois à l’Ecole d’Economie de Paris pour avancer dans les travaux de thèse. J’avais déjà une idée claire du déroulement du séjour avec un retour à Abidjan prévu le Samedi Saint pour fêter Pâques en famille. Hélas, comme on aime si bien le dire : « L’homme propose, mais Dieu dispose ». Alors que tout se passait bien, j’entends dire que le Coronavirus se propage vite et que le gouvernement français a pris plusieurs mesures dont le confinement à la maison.

A ce moment, je me dis que ça ne devrait pas être si difficile que ça de rester chez soi, travailler et ne sortir que lorsque cela est nécessaire. Au début, cela n’était vraiment pas difficile, car les actions que je faisais en journée n’étaient pas si différentes de celles que j’avais l’habitude de faire (études, manger, dormir). Mais, après une semaine de confinement, j’ai commencé à m’ennuyer de toujours faire les mêmes choses. Je me dis alors que ceux qui vivent cloisonnés doivent être vraiment forts. Un matin, en écoutant un reportage de RFI en Côte d’Ivoire sur la manière dont on vit le confinement, une sœur d’une congrégation dont j’ai oublié le nom donnait l’exemple de comment elles occupaient leur temps entre prière, travail, mîmes de la Bible ou de contes africains. Cela m’a redonné le sourire et le courage. Il fallait donc que je trouve des éléments à ajouter à ma routine pour la rendre intéressante. En plus des conversations par appel vidéo qui se sont multipliées, j’ai retrouvé un amour pour la cuisine, chose que je croyais avoir perdu. Cela m’a permis de constituer un triangle quotidien CCT (Chambre-Cuisine-Toilettes) des endroits que je visite chaque jour. Ce triangle se transforme en carré les lundis quand je sors faire les courses de la semaine. L’une des choses qui me manquent le plus dans toute cette de ne pas pouvoir participer à la messe ou de pouvoir se confesser. Heureusement que par le biais de la technologie, j’arrive à la suivre sur France 2. Lorsqu’arrive l’étape de la communion, je répète la prière de la communion spirituelle que l’abbé Landry m’a apprise lors de nos échanges.

Toutes ces choses quotidiennes vécues restent pour moi de belles expériences et me montrent surtout que l’on apprécie réellement ce qu’on a que lorsqu’on l’a perdu même si cela n’est que momentané.  Je vous invite à respecter les règles d’hygiène et de distanciation sociale et surtout à montrer à ceux qui vous entourent que vous les aimez vraiment.

Prenez soin de vous et restés confinés.

Romaric COULIBALY, doctorant ENSEA Abidjan