Jésus, les « Blancs » et nous, tel est l’intitulé du prochain cours de théologie dispensé en novembre prochain à Comoé. Les lignes qui suivent donnent le contexte du choix de ce thème et les nombreuses questions qui s’y rattachent, à l’effet d’introduire le lecteur dans la teneur de cette nouvelle aventure instructive.

« Le Christianisme est la religion des « blancs » – en l’occurrence les européens ». Cette célèbre phrase qui ressort de la plupart des débats de rue ou entre amis et souvent enflammés, traduit deux réalités. La première est la non-acceptation du Christianisme en Afrique, qui est perçue comme une aliénation spirituelle, mieux une domination en vue de parfaire l’œuvre coloniale. La seconde est la non-compréhension, voire l’absurdité de la persistance et de la croissance des églises en Afrique après les indépendances. Pour eux, des Africains continueraient à pérenniser cet instrument de domination et de perdition des véritables religion et spiritualité du continent africain. En clair, un Africain authentique ne devrait jamais être chrétien, encore moins tolérer le christianisme ; son appartenance est en porte-à-faux avec cette religion et y adhérer relèverait de la traitrise.

Au-delà de ce cadre général se dessine la particularité de l’Église Catholique, considérée par certains comme étant la forme achevée de contre-vérités et de plagiats ignominieux en matière de dogmes et doctrines ; pour d’autres, elle ne fait que perpétuer les croyances traditionnelles saupoudrées d’une lecture détournée du message évangélique.

Une question surgit involontairement à l’esprit, à savoir : Pourquoi le christianisme pose-t-il problème en Afrique ? La réponse pourrait résider dans le fait que pour certains le Christianisme est une religion étrangère à l’Afrique. Mais cette réponse simpliste et superficielle cache des réalités historiques bien plus profondes qui expliquent mieux cela.

Savez-vous que la légitimation des rapports sexuels était strictement liée au mariage (la dot) dans les traditions africaines ? Savez-vous que l’Afrique était en partie chrétienne avant la propagation du Christianisme par les Européens ? Savez-vous qu’il existe des Saints dans l’Église Catholique d’origine africaine ?

Ce cours aura pour fondement la problématique suivante : Comment a évolué le Christianisme sur le continent africain ?

Comment était organisée l’Afrique avant la propagation du Christianisme ? Comment s’est faite la christianisation de l’Afrique ? Est-il possible d’être chrétien tout en respectant les us et coutumes africaines ?

Après « Dieu, Love et Vélo », ce nouveau cours de théologie sera articulé autour de trois axes avec des exemples dans le segment chronologique de 3000 ans av. Jésus-Christ jusqu’au XXIe siècle, lui-même réparti en tranches chronologiques arrimées à des axes. Ce sera aussi l’occasion de comprendre quelques termes comme : foi, religion, croyance, spiritualité, rite, adoration et vénération.

Les auditeurs du prochain cours auront un cocktail de théologie comme ingrédient principal avec une substance historique, sociologique, anthropologique, géographique, philosophique et un soupçon de médecine. Tout ceci leur permettra de vivre avec plus de confiance et de zèle leur foi chrétienne, ayant l’assurance d’avoir fait le bon choix en acceptant Jésus comme Sauveur ; étant ainsi débarrassés de la gêne et de la complexité d’être disciple de Jésus. Ils sauront par la même occasion que la foi au Fils de Dieu transcende les couleurs de peau et les continents.

Stéphane Niangoran (Doctorant en Histoire)