Depuis mon arrivée à Bouaké le 23 mars 2020, je vis le confinement comme tout autre citoyen ivoirien. Ma vie est maintenant limitée aux quatre murs de la maison. Il faut dire que dès mon arrivée, je me suis auto confiné pendant un certain temps parce que j’avais peur de contaminer ma famille. Cette peur venait du fait que j’avais le rhume. Mais petit à petit par la grâce de Dieu, j’ai commencé à côtoyer les autres de la famille en prenant toujours mes précautions et ça va maintenant.

Mes sorties sont très limitées sauf en cas d’urgence (achat de nourriture, commissions, envois…). Je me réveille chaque matin au tour de 8h pour commencer les activités de la journée. Comme quoi : la prière du matin, la messe (souvent, pas tous les jours), les études enfin quelques distractions telles que la télé, l’internet, etc.

En effet dès mon réveil, je commence avec la prière du matin pour dire merci à Dieu pour ses bienfaits dans ma vie ainsi que dans celle de ma famille et lui confie la journée ce qui n’était pas toujours fait lorsque j’avais cours ou d’autres préoccupations. Ensuite je m’efforce de suivre la messe à la radio. Chaque dimanche par exemple je suis la messe soit à la télé, soit à la radio avec la famille et j’ai compris qu’il est possible de vivre la messe à la maison et se sentir comme étant à l’église à condition qu’on soit véritablement concentré. Seulement qu’ici la communion au Corps et au Sang du Christ est impossible.

Ensuite pour les autres jours, après la messe, je me mets à étudier (réviser mes cours, lecture et faire quelques recherches) jusqu’à midi. A partir de cette heure, je fais une pause et pendant cette pause, je profite pour faire le chapelet et ensuite regarder un peu la télé pour prendre des informations et enfin faire la sieste.

Le soir venu, nous nous retrouvons en famille pour la prière puis passons à table. Après, je reste discuter un peu avec mes frères jusqu’à ce que je les laisse pour l’étude. Depuis le début jusqu’à présent je dors très souvent autour de 1h00 du matin.

Ce qu’il faut retenir :

En tout, j’essaie à ma manière de m’adapter à cette situation pour mieux en tirer profit. Je peux donc dire que cette crise me permet au niveau académique d’avoir un peu plus de temps pour approfondir certaines notions, lire un peu plus certains documents et avoir une maitrise de certains logiciels que nous utilisons, ce qui n’était pas possible pendant les périodes de cours. Même s’il faut noter qu’il est difficile de se concentrer parfois.

Au niveau spirituel, je crois que ce temps me permet d’avoir un peu plus de temps de prière en famille et individuellement aussi (retrouver peu à peu ma vie de prière), puisque je trouvais toujours des prétextes pour être irrégulier dans la prière. Je comprends aussi à travers cette période que je dois plus apprendre à m’écouter, c’est-à-dire rester un peu silencieux.

Toutefois, il faut souligner que le programme établi n’est pas toujours suivi à la lettre. Il est donc parfois difficile d’être rigoureux pour profiter véritablement et cela, parce que rester à la maison tout le temps n’est pas chose aisée.

Tchimy Judicaël, Master 2 Economie et Développement,
Université de Alassane Ouattara de Bouaké