Chaque année depuis plus de dix ans, Comoé organise, grâce à l’aide de nombreuses
personnes de bonne volonté, l’activité solidaire « APPUI SCOLAIRE »

Chaque année depuis plus de dix ans, Comoé organise, grâce à l’aide de nombreuses personnes de bonne volonté, l’activité solidaire « APPUI SCOLAIRE ».

L’APPUI SCOLAIRE est un programme permettre aux jeunes étudiants de donner de leur temps, de leur savoir-faire aux enfants des quartiers défavorisés de la grande ville d’Abidjan.

Par cette activité qui est basée sur le bénévolat, les étudiants apprennent à servir autrement leur prochain ; ainsi ils posent un acte citoyen vital, qui permet de transmettre le savoir à des enfants et de s’assurer qu’ils aient un bon apprentissage, avec les résultats les plus convoités.

C’est avec de la joie au cœur qu’en cette année 2019 qu’une quinzaine d’étudiants s’y est investie. Les bénéficiaires sont des enfants du quartier « Colombie » situé derrière l’hyper-marché SOCOCE, sis aux Deux Plateaux.

Comme en chaque début d’activité, les parents de ces enfants sont réticents quant à les laisser prendre part à ce programme. Car pour les parents, ce ne pas être vrai que ce soit un service rendu qui ne sera pas facturé après. Si bien que le programme a commencé avec juste une dizaine d’enfants, malgré les messages laissés. Et par la suite, le nombre d’enfants s’est accru lorsque les parents ont constaté la gratuité des cours jusqu’à ce que les moniteurs en soient débordés.  Les classes étaient devenues volumineuses. Pour certaines d’entre elles, de deux enfants, elles sont passées à près de vingt-cinq voire trente.

Les cours d’appui scolaire consistent à reprendre les différents programmes vus en classe, du CP au CM, à faire des exercices, à faire des examens, à faire des activités de détente et surtout à transmettre des qualités recherchées chez un enfant telles que l’obéissance, le respect des différences humaines, sociales et religieuses, etc.

Les étudiants, selon leurs spécialités, exercent comme moniteurs de français, de mathématiques, de sciences de la vie et de la terre, d’histoire et géographie. Chaque mercredi, de 14 h à 17h 30, soit 3 heures et demie de leurs temps sont consacrées à cette œuvre sociale.

Certains d’entre eux découvrent pour la première fois les bas quartiers de la prestigieuse commune de Cocody. Peu à peu, leurs idées arrêtées sur ces quartiers s’estompent et avec enthousiasme, ils parcourent ceux-ci où le degré de délinquance est si élevé.

Chaque mercredi, ils quittent leurs quartiers, leur confort et descendent dans les coins les plus reculés, bravant ainsi  tous les dangers pour procurer de la joie à ces tous petits, mais aussi à leurs parents par ricochet. Les anecdotes en la matière ne manquent pas.

Par exemple, le cas de Fousséni, en classe de CE1, nous a particulièrement marqué. Il était turbulent en classe, ne manquait pas de se bagarrer et de manifester son manque de respect aux moniteurs, avec une moyenne en dessous de 5/10. Mais au bout de quatre mois, cet enfant a su faire la part des choses. Il est devenu moins turbulent durant les cours. Il dirigeait les jeux durant les pauses et ses moyennes ont grimpé jusqu’à 7/10, au grand étonnement de ses parents.

Aussi, on assistait même à des scènes où les parents rejoignaient leurs enfants lors des pauses pour les regarder jouer avec leurs amis et le moniteur présent. A voir les traits de leur visage, une grande joie transparaissait.

Personnellement, je dois avouer qu’au début de ce programme, je me demandais ce que je pourrais apporter à ces enfants. Mais aussi : « Dans quelle aventure me suis-je glissé dans un quartier si dangereux ? Combien de temps cela va-t-il durer ? »

Mais après le premier mois de cours, je compris peu à peu l’objectif de ce programme. Je touchai du bout du doigt les difficultés que vit cette partie de la population et surtout ces enfants. Je compris que le peu d’humanité que je puis donner à des derniers  leur sera d’un grand réconfort. A telle enseigne qu’il était difficile pour moi de me séparer de ces enfants et je restais là parfois à compter les jours, attendant impatiemment le mercredi suivant pour les revoir.  L’un des moments forts en dehors des résultats croissants qu’ils présentaient à la fin de leurs examens intermédiaires, était l’arrivée et le départ des lieux de cours. Les enfants comme un seul homme se jetaient à nos cous pour nous dire « Vous nous avez manqué » en nous souhaitant la bienvenue ; à notre départ, ils nous raccompagnaient pour certains jusqu’à la sortie du quartier.

Un autre aspect marquant était de voir les changements opérés dans la vie de ces enfants et la mentalité de leurs parents qui changeait positivement. Un autre espoir naissait en eux et ne cessera de croître, car tous ont droit au bien-être. C’est une expérience marquante que je ne suis pas prêt d’oublier de toute ma vie.

Voir Dieu, à travers son prochain ; désirer son bien par tous ses moyens et être épanouie dans la joie et la paix procurée à l’autre. Ainsi, les jeunes de Comoé s’adonnent à cœur joie à cela en participant à la construction d’un monde plus équitable et généreux.

Ces étudiants rêvent d’un monde meilleur grâce aux encadrements dans les différents centres et celui-ci devient de plus en plus concret, chaque jour que Dieu permet dans leur entourage, à travers ce type d’action. Rêvons donc pour que la réalité dépasse notre rêve, disait saint Josémaria !

Ezanaud AGOA, juriste

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