« Rencontre d’Études », certainement, vous y verrez comme moi, la première fois que j’ai entendu une telle expression, une sorte d’extravagance.

En réalité, lorsqu’on m’a proposé d’être le secrétaire de la rencontre d’études pour la préparation de l’examen du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat en acronyme (CAPA) et du concours de la Magistrature, comme une alarme dans une caserne militaire, cette question retentissait dans mon esprit « qu’est-ce que c’est ? ». Il me fallut des dizaines de minutes d’explications pour que je puisse cerner, et partiellement d’ailleurs, ce que cela signifiait. Et plus étrangement, l’on me fit croire que c’était un honneur d’en être le secrétaire (vous me permettrez de ne pas révéler l’identité de celui qui m’as offert cet ‘’honneur’’ pour ne pas trahir sa modestie et sa discrétion).

Bref…

Je ne saurais bien écrire cette rencontre d’études sans commencer par sa genèse.

En effet, après l’ouverture de l’examen du CAPA et du concours de la Magistrature, le Centre d’Etudes de Droit dit CED a organisé des cours de préparation pour les candidats. Ces cours se sont étalés sur une année pour poser les fondations d’une solide bâtisse juridique.

A l’approche des compositions, l’organisation d’une rencontre d’études s’imposait.

Ainsi, Le 20 septembre 2019 débuta cette rencontre pour prendre fin le 30 du même mois. Bien sûr, non sans compter des jours de courses préalables afin de ne manquer de rien, de sorte que Vincent, Jean Lessaint, Romaric et François soient dans de bonnes conditions pour ÉTUDIER.

Dès les premières heures, le ton fut donner et les hostilités ne tardèrent pas à s’intensifier. Le combat s’est déroulé pas avec des armes de petit calibre mais plutôt avec des armes lourdes. Rassurez-vous, il ne s’agit pas de la description d’un champ de bataille de la deuxième guerre mondiale ; les hostilités, ici, ne sont rien d’autres que les heures d’études et les armes lourdes ne représentent que la trifouillée de documents, de revues juridiques, de codes, d’ouvrages, de doctrine…, et même de livres spirituels que n’a pas manqué d’apporter cette pléiade de juristes.

Réveil, Sainte Messe, Prière, Petit déjeuner, Etudes individuelles, Déjeuner, Chapelet, Etude collective, Sport, Diner, Examen de conscience, Neuvaine à ST JOSÉMARIA, me rappellent la routine journalière à laquelle nous nous conformions tant bien que mal. Mais c’est cette routine qui donnait tout le charme de cette rencontre d’études.

Le réveil était le premier challenge de la journée. Difficile même pour le chargé de réveil de se réveiller à l’heure pour prétendre alerter les autres qui, espéraient à leur tour dormir plus. Situation compréhensible quand on ne s’est couché qu’à minuit, difficile de se réveiller à 5 h 30.

Les moments à table étaient de véritables conférences de presse rythmées par des torrents de  rigolades, parsemés de taquinerie, sous d’épais nuages de bonne humeur et de gros brouillard de plaisanterie ; et je ne vous parle pas seulement de météo. Des partages d’expériences de Vincent, des railleries amicales de Romaric envers François son allié de tous les jours, des anecdotes de Jean Lessaint en tant que juristes en cabinet, des cas pratiques gastronomiques de Daniel. L’ennui n’était pas du tout au rendez-vous.

Contraste total. Lorsqu’arrive le moment de l’étude. Les visages s’assombrissent de concentration, les codes, les livres et les ouvrages sortent de leur confort pour être dévorés, presqu’au sens premier du terme. Les méninges sont sollicitées au plus haut niveau. Pas de place, aussi infime, soit elle, à la distraction. Honneur et gloire étaient rendus à Saint Yves de Tréguier dans un silence de monastère, minutes après minutes, heures après heures. Quant aux moments d’étude collective, c’étaient de vrais débats sur les questions juridiques de toutes sortes. De la procédure pénale au droit civil en passant par le droit judiciaire privé, le droit pénal et les théories du droit administratif.

Il serait difficile pour moi de vous relater en quelques lignes tous les évènements marquants de cette rencontre d’études, mais je me contenterai de vous raconter ces quelques-uns tout en gardant la partie invisible de l’iceberg dans le secret et l’intimité du centre EDJÉBA où elle a eu lieu.

Par Daniel Coulibaly

Etudiant en Licence 3, Droit Public, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody