Dans son rôle de participant à la formation intégrale des étudiants, le Club G+ du Centre Culturel Comoé a organisé le samedi 14 mars 2020 au sein dudit centre une conférence ou « Déjeuner Scientifique ». Ce déjeuner scientifique avait pour thème : « Forêts et changement climatique », développé par M. Jean Claude KOFFI, Ingénieur forestier. Au cours de son exposé qui a duré plus d’une heure, il a été question de prime abord, de faire l’historique des conventions sur les changements climatiques de 1972 (Conférence de Stockholm) à 2015 (COP 21 marquée par l’Accord de Paris).
En effet, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) instaurée en 1992 au Sommet de Rio invite tous les états membres de l’ONU à une rencontre annuelle sur les changements climatiques pour un état des lieux et de prise de décision solidaires. Ensuite, dans son argumentaire, à l’aide d’une séquence vidéo, M. KOFFI a explicité la relation qui existe entre les gaz à effet de serre et la question du changement climatique. Autrement, les gaz à effet de serre en l’occurrence le dioxyde de carbone et le méthane émis de plus en plus dans l’atmosphère détruisent la couche d’ozone permettant aux rayons du soleil d’atteindre la terre, ce qui engendre l’effet des changements climatiques. Enfin, dans la troisième partie de sa présentation, il a mis l’accent sur la situation des forêts en Côte d’Ivoire. Ayant travaillé pendant une trentaine d’années au sein de la Société de Développement des Forêts (SODEFOR), M. Jean Claude KOFFI a relevé que pendant la période de 1960 à 2010, la Côte d’Ivoire a perdu près de 90 % de son couvert forestier.
A la suite de ce constat triste, il a insisté sur les différents mécanismes mises en œuvre par le gouvernement ivoirien pour freiner cette déforestation accrue et intensifier la reforestation. Ces mécanismes sont entre autres : le mécanisme REDD+: Réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts depuis 2011 (Cf. Décret de 2012 instituant une Commission Nationale REDD+) ; Plan national d’adaptation (en cours d’élaboration) ; Plan national d’aménagement du territoire (en cours d’élaboration) ; Politique de Préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts (PPREF, 2018) ; Stratégie de mise œuvre de la PPREF (SPREF, 2019) ; Code forestier (2019) ; Initiative cacao-forêts, Côte d’Ivoire-Ghana (ICF, 2018). Pour clore ses propos : « Le Changement climatique est désormais un problème mondial. On sait que les effets observés proviennent en grande partie des activités humaines depuis le milieu du 19ème siècle (révolution industrielle). Les effets des actions posées aujourd’hui ne se feront sentir que de façon différées, que ce soit en atténuation ou en adaptation; Toutes les actions envisagées se font sous le sceau de l’urgence. Les forêts en Côte d’Ivoire n’échappent pas à la situation du changement climatique. Les efforts conjugués pour mettre en œuvre la nouvelle politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts permettront de profiter de la solidarité internationale », affirmait notre expert.
Par ailleurs, pour corroborer cette conférence de haut-niveau, M. Yves DABIE, Etudiant-Chercheur à l’Institut de Géographie Tropicale (UFHB) a animé une communication scientifique sur le thème : « Suivi de la biodiversité végétale dans la forêt classée de Yaya (sud-est ivoirien) face au changement climatique ». Ce cas pratique de gestion de forêt, faisant partie intégrante de son mémoire de Master avait pour but de cartographier la dynamique de la biodiversité végétale de la forêt de Yaya ; d’analyser les principaux facteurs de la dégradation de cette biodiversité végétale et d’évaluer les effets de la pluviométrie sur le couvert végétal de Yaya. Ainsi, pour répondre à ces objectifs, il a été question d’acquisition de données auprès des structures spécialisées, du traitement informatique des données et de la représentation cartographique.
En clair, cet exposé a permis d’établir un diagnostic de l’état du couvert végétal de la forêt classée de Yaya face au changement climatique de 1986, 2000 et 2018 par une approche cartographique. Il a été également démontré que la forêt de Yaya a subi une mutation en 32 ans à travers les actions destructrices des activités anthropiques qui perturbent sa conservation. En somme, Cette étude est un début pour comprendre la relation climat et déforestation.
Débutée à 10h 15 par une série d’allocutions, en l’occurrence celle de la Direction du Centre Culturel Comoé et du Responsable du G+, cette conférence a pris fin à 12h 45 par une photo de famille (Photo ci-contre) et autour d’un cocktail dans une ambiance de gaité et de fraternité. L’on a pu relever de même, la présence des étudiants en Géographie bien sûr, mais également de Droit et d’Economie.
Emmanuel Adingra, Licence 2 de Géographie, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody
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