Je vous invite à une espèce d’aventure de la pensée, de la réflexion autour de cet article. On va commencer par une espèce de constat auquel chaque étudiant est plus ou moins confronté en psychologie concernant la pratique.
Le menu d’aujourd’hui sera une articulation de lecture essentiellement théorique et une découverte faite au cours de mes « lectures confinées », suite à des points qui me paraissaient énigmatiques entre ma foi catholique et la formation théologique, doctrinale qui en découle et ma pratique professionnelle future.
Des manuels de psychologie clinique et psychopathologie, de psychanalyse, de psychothérapie, de cognitive etc., ouvrages proclamé comme étant la « doxa » de l’apprentissage en psychologie passant par Freud, Winnicott, Lacan, Melanie Klein, Franz Anton Mesmer, Joseph Breuer pour ne citer que ceci …
Alliant savoir théorique, savoir faire, savoir être tel un credo qu’ils sembleraient inculquer. Tous quasiment d’accord sur le positionnement du psychologue concernant la neutralité bienveillante, l’attention flottante évoquée dans un ouvrage évoqué par Freud dans ces conseils aux médecins sur le traitement psychanalytique, ouvrage dans lequel il met en garde concernant deux écueils potentiels.
Tout d’abord, l’orgueil éducatif et l’orgueil thérapeutique. Ainsi, le psychologue n’invoquera pas habituellement sa propre vie et ses difficultés durant sa pratique. Il se positionnera d’une manière neutre vis-à-vis de ses propres valeurs et croyances, qu’elles soient religieuses, morales ou politiques. Il s’agit donc, dans la mesure du possible, de ne pas imposer ses a priori et sa représentation du monde au patient.
C’est également certainement la raison pour laquelle il sera imprudent pour certains auteurs de parler de « Dieu » lors des consultations dont ils devraient à tout prix l’interdire pendant les séances psychothérapiques.
Sujet délicat, qui personnellement me mettait dans une dimension paradoxale et bouleversante mettant en œuvre l’idée qu’à vouloir parler de « Dieu » dans le cadre thérapeutique me donnerait de l’inconfort.
En clair, cela me rongeait et inévitablement je me mis dans un état de questionnement : Dieu n’est-il pas bénéfique à la santé psychologique ? Pourquoi ne pas en avoir recourt ? Pourquoi considérer Dieu dans un sens figuré comme notre concurrent dans l’approche d’aide ?
On nous a appris des tas de choses en psychologie et dans les ouvrages lus, sauf que beaucoup de gens se font aider par Dieu. Alors je me dis où est passée la kénose tant parlée par l’Eglise chez ces auteurs, hormis une forme de toute puissance de façon implicite transmise.
Dans cet état de questionnement décrit plus haut, je cheminai avec un auteur particulier Boris Cyrulnik neuropsychaitre, psychothérapeute, neurologue qui vraisemblablement apaisa mes inquiétudes et en donna des réponses dans son ouvrage la psychothérapie de Dieu que je connus sur la toile par un hasard inattendu.
Ce fut l’Eureka pour moi accompagné par une joie profonde. Et justement son essai semblerait être une forme de théorisation et de démarcation de l’effet psychologique bénéfique de la croyance à un seul Dieu en situation de mal être psychologique, une sorte de psychogène de l’idée de Dieu. Ce livre relate l’histoire des enfants soldats du Congo, des petits garçons de 10 ans à 12 ans qui vivaient une tragédie qui trouvaient uniquement la paix, le secours, la résilience dans le rituel religieux à l’église.
Alors dans une cathédrale de mots Cyrulnik s’adonne en lien avec ses recherches en neuro-imagerie à un historique de l’effet de la pratique de la religion qui modifie le psychisme humain dont on devait tenir compte dans le dispositif thérapeutique.
Depuis lors, j’espère vivement que d’autres auteurs partageront son postulat et que s’ensuivra des réflexions et recherches qui donneront naissance peut être à une chaire à explorer en psychologie.
Brice, Etudiant en psychologie
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