« Quand on aime une jeune fille, on ne cherche pas à la marier ».
C’est par cette phrase que l’abbé Honoré TRAORE (Anthropologue) a débuté son propos lors de la conférence qui a réuni environ 40 jeunes au Centre Culturel Comoé avec pour thème : « Qu’est-ce que tomber amoureux d’une personne ? »
Le samedi 2 novembre 2019, des jeunes venus de partout se hâtaient de remplir la salle qui accueillait la conférence. L’on pouvait à travers leurs regards et attitudes réaliser qu’ils recherchaient la panacée pour résoudre définitivement les problèmes qu’ils rencontraient à ce sujet. C’est bien cela qui explique l’acharnement des uns et des autres sur les questions posées par le maître de cérémonie avant l’arrivée du conférencier.
L’avant conférence
Tous ponctuels, les participants étaient attentifs aux propos du maître de cérémonie qui profitait de l’occasion pour poser des questions à l’assistance, question de tremper tout le monde dans le thème. L’on pouvait remarquer dans les interventions de chacun d’eux une sorte d’enthousiasme. Les mains se levaient pour réclamer la parole de gauche à droite, tout le monde avait quelque chose à dire au sujet de l’amour. Toutefois ce foisonnement de réponses laissait paraître des divergences notables, certes tout le monde avait quelque chose à dire mais tout le monde ne disait pas la même chose. C’est donc quoi l’amour ? C’est quoi tomber amoureux d’une personne ?
Il n’y avait pas de personne mieux indiquée que l’abbé TRAORE pour répondre à ces interrogations.
C’est alors dans une atmosphère confuse que le maître de cérémonie annonçait l’arrivée du conférencier, lequel conférencier était attendu comme un messie venu pour délivrer le peuple de l’ignorance. Et puis contre toute attente, à la surprise générale, il débuta son propos par cette phrase : « Quand on aime une jeune fille, on ne cherche pas à la marier ».
Tous faisaient la moue et ne comprenaient pas pourquoi il s’exprimait en ces termes. Car bien qu’ayant des réponses divergentes à propos de la définition de l’amour, l’assistance était unanime sur le fait que c’est parce que l’on aime une fille qu’on la marie. Le silence s’était donc emparé de la salle et tout le monde était suspendu aux lèvres du conférencier.
Ce qu’il faut retenir de la conférence
L’amour est la vocation fondamentale et innée de l’homme et, tomber amoureux, c’est faire une place prépondérante à la réalité aimée en nous. Il peut s’agir d’une personne humaine, d’un objet, d’un animal etc. Et lorsque l’on est amoureux, apparaissent les ressources qui demandent à s’exécuter (les baisers, les caresses…). Ces éléments ne devraient aucunement être considérés comme l’amour mais comme des moyens que l’amour utilise. Les ressources de l’amour sont diverses et elles peuvent être positives comme négatives.
Quelles ressources de l’amour faut-il exécuter ?
Il faut exécuter les ressources correctes ou positives de l’amour. L’exécution des ressources négatives de l’amour conduit à des déviations (l’exemple de l’homosexualité) et une fois une ressource de l’amour actualisée, il devient difficile de s’en défaire.
Combien d’amour existe-t-il ? Qu’est ce qu’aimer ?
Il existe deux types d’amour à savoir l’amour captatif qui peut être sensible, instinctif ou imaginatif (le cas d’un homme en carence d’affection, qui l’a trouve chez une fille et décide par la suite de s’accrocher à elle) et l’amour plein, le vrai amour.
Aimer une personne c’est être par la personne elle-même en tant qu’être humain comme nous. En d’autres termes, on aime lorsqu’on se fait le moyen par lequel l’autre atteint sa finalité. Lorsqu’on aide la personne à aller vers Dieu qui est sa finalité. Alors on peut aimer filles et garçons en voulant qu’ils atteignent, indépendamment de nous, leur finalité, en nous laissant nous même aimer afin d’atteindre notre finalité. Ainsi, il n’y a pas d’amour vrai lorsque les actes que je pose ne conduisent pas l’autre vers sa finalité.
C’est ici que la phrase du conférencier « Quand on aime une jeune fille, on ne cherche pas à la marier » prend tout son sens. Quand on dit alors aimer une jeune fille, ce qui doit nous intéresser c’est de l’aider à atteindre sa finalité, l’aider à devenir meilleure. Peu importe si on la marie ou pas.
Séri Emmanuel, étudiant en Licence 3 de Droit privé à l’université Félix Houphouet BOIGNY
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