Chaque année, les étudiants fréquentant le Centre Culturel Comoé réalisent des dizaines de visites à des malades dans des hôpitaux. Un étudiant en master 2 de droit à l’Université des Lagunes nous raconte sa première expérience
Dans le langage ordinaire, la charité est une vertu qui porte à désirer et à faire le bien d’autrui. Elle rend donc service aux gens. C’est donc un acte inspiré par l’amour du prochain. Dans le langage des théologiens, elle désigne à la fois l’amour de Dieu pour lui-même et du prochain comme créature de Dieu.
La « visite aux pauvres de la Vierge » s’inscrit dans le contexte des actes de charité. Elle a été instituée par le fondateur de l’Opus Dei, saint Josémaria, et consiste à rendre des visites aux malades, aux personnes seules et se présente comme une manière de rendre un hommage à la Vierge Marie en rendant service à ces personnes.
C’est une coutume dans les centres de l’Opus Dei et plus particulièrement dans les centres de jeunes ; ceux-ci sont invités à procéder chaque samedi, jour consacré à la Vierge Marie à une collecte afin d’obtenir les fonds nécessaires pour poser cet acte fort.
En mai dernier, Romaric et moi étudiants fréquentant Comoé, avons posé cet acte de charité. Nous nous sommes rendus au Centre Hospitalier Universitaire (C.H.U.) de Cocody plus précisément au Centre des grands brulés sis à l’intérieur du C.H.U. Nous avions emporté des friandises pour ces personnes à qui nous rendions visite. L’histoire veut que les friandises ou tout autres choses qu’on remet à ces personnes aient une valeur conséquente. En effet, il s’agit de donner des choses auxquelles ces personnes n’auraient pas accès quotidiennement.
A notre arrivée, nous avions été reçus par l’une des infirmières du centre. Elle nous a accordé la permission de visiter les différents malades qui étaient tous dans une grande salle. A côté de nous, une personne demandait à son ami s’il se sentait capable de voir ces personnes dans leur état de malades, de grands brulés. En effet, cette visite demande beaucoup d’effort sur soi car les conséquences des accidents de ces personnes peuvent susciter des émotions fortes tant les images sont dures à voir, à vivre.
Nous avions commencé notre visite en nous présentant à tous les malades et nous leur indiquions les raisons pour lesquelles nous étions là.
La première personne vue est une jeune fille qui a été victime d’un accident au visage. Elle avait la tête bandée et il ne restait qu’un tout petit espace pour la bouche afin qu’elle puisse manger. Sa mère présente l’aidait pour effectuer cette tâche qui d’ordinaire nous paraît si normale.
La quasi-totalité des malades rencontrés avaient été victimes d’électrocution causée par les lignes à haute tension dans le cadre de leurs travaux de maçonnerie, de couvreur… Ils nous expliquaient leurs mésaventures avec souvent des larmes aux yeux et nous indiquaient la durée de leurs présences à l’hôpital allant souvent jusqu’à plus de six mois.
A la fin de nos échanges riches en émotions, nous leur laissions les friandises achetées pour eux ; ils nous en remerciaient du plus profond de leur cœur et nous adressaient des messages de bénédictions. La mère de la jeune fille dont j’ai parlé plus haut nous a même dit : « Pour l’heure vous ne mesurez pas la portée de votre acte mais il aura un grand impact dans votre vie ».
Nous avons terminé notre visite par la prière, confiant les malades au Seigneur.
Cette expérience a eu un impact retentissant sur nos vies, surtout pour moi. Elle m’a permis de comprendre qu’il existe des personnes qui ont besoin de nous et qui souffrent plus que nous ; elle m’a aussi amené à relativiser, chaque fois que je me plains pour des choses futiles.
La visite aux pauvres de la vierge est un acte de charité à poser. Elle marque notre élan de générosité envers les autres et nous consolide en tant que chrétien catholique.
Par Charles Albert Ahiwa
Laisser un commentaire