Les Etudiants Solidaires à Yakassé-Féyassé

Yakassé-Féyassé • du 3 au 17 Juillet 2019

En Agni, Yakassé signifie littéralement  « Que ta colère s’apaise », et Féyassé désigne un arbre : le tout revient donc à souhaiter que cette colère s’apaise au pied de cet arbre bienfaisant. C’est dans ce paisible village du département d’Abengourou que s’est déroulée l’activité sociale dénommée « Etudiants solidaires », du 3 au 17 juillet 2019. Il s’agit d’une activité de vacances, organisée et réalisée par les étudiants des Centres Comoé et Ourébi d’Abidjan, et Yaouré de Yamoussoukro. Chaque année, depuis la première édition à Man (1987), les étudiants solidaires viennent en aide à des populations d’une localité de l’intérieur du pays, avec leur énergie, leur jeunesse et les quelques moyens qu’ils ont récoltés.

Pour cette édition de Yakassé-Féyassé, ils étaient 25 étudiants, issus de plusieurs universités abidjanaises (Université Félix Houphouët-Boigny, Université Nanguy Abrogoua, Université Virtuelle de Côte d’Ivoire et Université des Lagunes) et de l’institut National Polytechnique de Yamoussoukro. Ils ont réhabilité l’une des écoles primaires du village, choisie après plusieurs voyages de prospection. Les travaux du chantier ont été intenses et exigents : réfection de 6 classes et des latrines (maçonnerie, menuiserie, peinture et étanchéité) ; achèvement de la cantine scolaire (crépissage, pose de claustras et de portes, peinture). Arnaud Ayéménet était le chef de chantier : il s’en es très bien sorti puisque les travaux ont bien pris fin la veille du départ, comme prévu. Il convient aussi de souligner l’énorme effort des « manawa » (ouvriers) de luxe comme Kevin Kouamé, Henri Joël Konan, Daniel Coulibaly et Noël Camara ; on a aussi découvert que Sidoine Brou maniait la pelle aussi bien que le manche de sa guitare. De son côté, Norbert Kobénan a du résoudre des équations à plusieurs inconnues pour arriver à repeindre l’enseigne de l’école. Enfin, Arsène Adingra et Maxime Abo ont joué aux inspecteurs du ministère de la construction, en faisant un voyage éclair sur le chantier un week-end…

Les Etudiants Solidaires ont aussi donné des cours d’appui scolaire à plus de 150 écoliers et collégiens. A la fin de ces cours, il y a eu une belle petite fête pendant laquelle chaque élève a reçu des kits scolaires.

Les Étudiants Solidaires se sont beaucoup donnés et ont beaucoup donné. Ils ont aussi beaucoup reçu. Comme l’a affirmé Henri Joël, étudiant en communication, « cette activité m’a permis de réellement comprendre le sens de la solidarité, du don de soi, et de la charité vécue envers des personnes que l’on ne connait même pas. Elle m’a aussi et surtout permis de développer mon sens relationnel et je compte être à la prochaine édition. » Les étudiants solidaires ont aussi beaucoup reçu de la population très accueillante de Yakassé. C’est le lieu de dire un grand merci au curé de la paroisse saint André, l’abbé Bernard Amalaman et à tous ses paroissiens ; de même, grand merci au Chef canton, et à la Reine mère en particulier, qui a traité ses hôtes comme de vrais petits princes : ces bouteilles de vin et d’autres susbtances du même types ont été une source d’inspiration notable pour certains : suivez mon regard… Enfin il serait juste de dire aussi merci à Maria Luisa ; cette agni d’origine italienne aime beaucoup les actions humanitaires, le wôyô et la danse : trois qualités qui ont conduit à une très grande symbiose avec les Etudiants Solidaires.

Les étudiants ont aussi reçu un cours sur la lettre que le Pape François a adressé aux jeunes, l’exhortation Christus vivit, du 25 mars dernier. Ils ont été très touchés d’y lire que « bien que sous une forme différente par rapport aux générations passées, l’engagement social est un trait spécifique des jeunes d’aujourd’hui. A côté de certains qui restent indifférents, il y en a beaucoup d’autres qui sont disponibles pour des initiatives de volontariat, de citoyenneté active et de solidarité sociale : il est important de les accompagner et de les encourager pour faire émerger leurs talents, leurs compétences et leur créativité et pour inciter à la prise de responsabilité de leur part. L’engagement social et le contact direct avec les pauvres demeurent une occasion fondamentale de découverte et d’approfondissement de la foi et de discernement de sa propre vocation. » De quoi avoir envie que l’édition de 2020 arrive au plus tôt pour déposer les sacs à dos solidaires dans un autre village. A qui le tour ?

Par Les Étudiants Solidaires