Les confinés du fleuve (6): Jouir du moment

Comme nous le savons, les Eléphants n’ont pas participé à la coupe du monde 2018 de football. Après leur douloureuse élimination par les petits Lions rouges de Renard, un ami de Comoé m’a fait remarquer que d’autres « grands » avaient été eu aussi éliminés : l’Italie, les Pays Bas, le Cameroun, les Etats-Unis… En somme, les Eléphants étaient dans la cour des grands, sur une liste noble. Tout est donc question de perspective. J’y ai repensé il y a quelques jours, dans le calme langoureux du non-confinement progressif. L’université est fermée. Cette fois, sans menace aucune d’année blanche. Selon l’UNESCO (https://fr.unesco.org/covid19/educationresponse), les fermetures nationales d’universités « affectent plus de 90% de la population étudiante mondiale. » (Je me demande bien qui sont les 10% encore en cours, épargnés par M. Corona). Oui, cette fois, l’étudiant que je suis est dans la même cour de récréation que tous les autres étudiants du monde : 90% des étudiants du monde. Je ne fais plus partie de la minorité perdue avec des grèves de professeurs, suivies de grèves d’étudiants, elles-mêmes précédées de grèves de l’administration, le tout pris en sandwich entre deux AG des camarades fescistes qui paralysent tout le campus. Là, nous sommes à 90% embarqués dans [...]